La veille est un élément essentiel pour toute entreprise ou organisation souhaitant rester à la pointe de l’innovation. Et cela est particulièrement vrai dans les domaines de l’agri-agro-aqua en pleine mutation. Mais ce travail présente de nombreuses facettes et le recours à un professionnel permet de garantir un résultat à la hauteur des besoins et des attentes. Faisons le point avec Juliette Clément, Responsable veille scientifique et technique chez Vegenov.
L’information est un élément très important pour rester concurrentiel et garder une longueur d’avance. De plus, en matière d’innovation, nous n’avons jamais toutes les données en main pour avancer sur nos projets. Il est donc nécessaire de rester à niveau. Au-delà de se tenir informé, recourir à la veille permet aussi de « débloquer » certains aspects techniques sur des projets. Faire une recherche documentaire ou une veille sur un point précis permet souvent de se rendre compte que ces problèmes ont déjà été rencontrés. Et, si ces postulats sont valables pour tous les secteurs d’activité, ils sont encore plus vrais pour les domaines agricoles et agroalimentaires, domaines concurrentiels par excellence où tout avance très vite.
Dans les cinq centres techniques, nous réalisons surtout des prestations de veille scientifique et technique. Celles-ci peuvent être complétées par des veilles marchés, règlementaire ou normatives. L’ADRIA a notamment développé un outil de veille règlementaire baptisé ADRIA food Law qui permet d’avoir une vision d’ensemble des actualités de la réglementation alimentaire UE et française.
Nous proposons généralement deux principales catégories de prestations. La première correspond à la réalisation d’une recherche documentaire pour faire un état de l’art sur une thématique donnée. Elle donne lieu à un rapport détaillé doublé d’une analyse (avec ou sans préconisations de nos experts scientifiques) ou simplement à une bibliographie classée et analysée.
La deuxième correspond à la réalisation d’une veille dans la durée avec, par exemple, un bulletin tous les mois sur une thématique donnée. Au-delà de ces deux types de services, nous pouvons aussi accompagner l’entreprise dans la mise en place de sa veille, qui sera ensuite gérée en interne. Dans ce cas, nous définissons le périmètre de travail et les outils à utiliser. L’objectif est que l’entreprise soit rapidement autonome.
Il y a plusieurs avantages à externaliser sa veille. Tout d’abord la contrainte budgétaire : l’entreprise n’a pas nécessairement la capacité financière d’allouer des ressources humaines et matérielles sur ce poste. Externaliser permet donc de disposer d’un service de veille apportant des informations stratégiques personnalisées, tout en maîtrisant les coûts et en assurant une grande flexibilité.
Il y a ensuite un gain de temps. En faisant appel à un prestataire, les collaborateurs ne perdent plus de temps à essayer de « pêcher » les informations utiles dans l’océan de données qui leur arrive. Ils ont accès aux informations qui leur sont utiles, de manière synthétique et directe. Ils peuvent alors se focaliser pleinement sur leurs projets.
Les centres techniques disposent aussi de spécialistes de l’information (chargés de veille, documentalistes) qui savent optimiser toutes les phases de veille et de recherche documentaire. Ils ont également des abonnements à des outils et bases de données professionnels payants. De plus, ils travaillent en collaboration avec des spécialistes dans des domaines d’activité ciblés. Ce qui leur permet de faire bénéficier l’entreprise de services de veille confidentiels et sur-mesure, chacun dans son domaine d’activité. Et, au-delà du travail de veille, ces experts peuvent jouer un rôle de consultant pour des orientations stratégiques.
Recourir à un centre technique peut s’avérer aussi une bonne solution pour les entreprises qui disposent d’un processus de veille interne structuré. En effet, sur des problématiques ciblées, faire appel à un prestataire externe spécialisé peut être avantageux pour les diverses raisons évoquées précédemment.
Le plus difficile dans la veille est de limiter le temps passé. Il est en effet très facile de se laisser déborder. Soit parce que l’information est difficile à trouver, soit parce qu’au contraire, il y a beaucoup trop d’informations à traiter. Il est donc impératif de bien s’organiser, de fixer un cadre de recherche et de s’y tenir. Ensuite, il faut être à la fois rigoureux et curieux… tout en étant synthétique.
Dans le cas d’une veille sur une longue durée, l’entreprise doit d’abord avoir une bonne vision de son projet et de ce qu’elle cherche afin que nous puissions lui apporter une réponse adaptée.
Lors des premiers échanges, nous l’aidons à finaliser le cadrage du projet et lui faisons une proposition. Des réunions intermédiaires sont prévues en cours de projet pour réajuster au besoin la veille. Ce qui est important, c’est de développer une bonne communication entre l’entreprise et le centre technique pour fluidifier les ajustements. Et, de mon côté, je passe souvent par une phase de dimensionnement du projet, qui dure à peu près six mois, où on émet plusieurs bulletins, pour bien l’affiner.
Pour la veille sur un projet ponctuel, on va également bien le cadrer au départ. Ensuite, en fonction de sa dimension, il faut prévoir une ou deux réunions intermédiaires pour valider au fur et à mesure de l’avancement des recherches que nos résultats sont conformes aux besoins. En fin de projet, le rendu peut se faire de manière orale lors d’une réunion finale ou avec simplement un rapport (ou les deux).
Elles font le bon choix ! Car nous sommes cinq centres au sein de l’alliance ACT Food Bretagne, avec chacun nos spécificités mais aussi nos expertises complémentaires et des chargés de veille vraiment spécialistes. De plus, les chargés de projet sont formés à ces problématiques. Et, pour un sujet, il est même possible de faire appel à plusieurs centres.
Enfin, nous sommes régulièrement formés sur le sujet car les outils et les pratiques évoluent beaucoup. Par exemple, il faut comprendre comment fonctionne les moteurs de recherche tel que Google pour pouvoir être efficace dans ses recherches, connaître les autres outils et bases de données spécialisées et… ne pas se laisser piéger par l’engouement actuel sur l’intelligence artificielle.
En effet, dans la très grande majorité des résultats via l’IA, les sources sont inexistantes. Donc il n’y aucune possibilité de fiabiliser l’information. De plus, les données ne sont pas forcément les plus récentes. Car pour la veille scientifique, il est très important d’avoir une validation des données et des informations recueillies. L’IA est un outil qui peut faciliter certaines tâches mais ce n’est qu’un assistant. L’expertise humaine reste incontournable pour faire un travail de veille de qualité.