Algues alimentaires
Les enjeux de la mise à jour de la synthèse réglementaire

Prestations ACT food - Publié le 05/08/2024

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La consommation des algues, en France comme en Europe, continue d’augmenter. Cet engouement conduit à une extension progressive du nombre d’espèces mises sur le marché comme aliments ou compléments alimentaires. Aussi, en février 2024, l’Union Européenne a publié une mise à jour du catalogue Novel Food (Novel Food status Catalogue), qui vise notamment à élargir le nombre d’espèces autorisées en Europe. Faisons un point sur la question avec Florence Dufreneix et Hélène Marfaing, cheffes de projet au CEVA.

En quoi consiste cette synthèse réglementaire et sa mise à jour ?

Il s’agit d’un document de synthèse, rédigé par le CEVA, afin d’apporter les premiers éléments de réponse à la filière sur les aspects « règlementation » de l’utilisation des algues en alimentation humaine (la dernière version datait de 2019). L’actualisation, en février 2024, du catalogue Novel Food réalisée par la commission européenne après évaluation de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), notamment au niveau des espèces considérées comme traditionnelles et donc autorisées, nous a conduit à mettre à jour ce document.

récolte algues pro ok

Cette synthèse comprend deux grandes parties. D’un côté, le statut des algues alimentaires et des extraits d’algues (microalgues et macroalgues), autorisés en alimentation humaine, à la fois en France et en Europe. L’objectif est de dresser le panorama le plus complet possible de ce qui peut être utilisé dans le cas de l’alimentation humaine. De l’autre côté, les aspects à prendre en compte lorsqu’on veut mettre un produit sur le marché, en termes de contaminants, de métaux, de pesticides et de critères microbiologiques.

Enfin, à la fin de cette synthèse, nous avons inclus des tableaux récapitulatifs qui regroupent l’ensemble des espèces utilisables, soit en tant qu’aliment, soit en tant que complément alimentaire, en fonction des différents arrêtés ou règlements. Une précision est apportée pour chaque espèce sur son utilisation en tant qu’aliment ou complément alimentaire ou seulement sous forme d’extrait.

Quels sont les principaux défis réglementaires auxquels doit faire face la filière algues ?

Les premières versions des listes de algues autorisées au niveau alimentaire étaient très restreintes. En effet, elles avaient été établies à une époque où elles étaient beaucoup moins connues et donc moins autorisées. Cette liste s’est étoffée et des autorisations européennes ont été émises selon un règlement dit « Novel food ».

manger des algues

Par la suite, d’autres espèces ont émergé et, pour un certain nombre de produits et d’applications, les acteurs de la filière étaient limités car ils ne pouvaient pas utiliser toutes les espèces, même si elles présentaient des intérêts potentiels pour l’alimentation humaine. Actuellement on comptabilise plus d’une quarantaine de genres d’algues différents qui pourraient être utilisées en alimentaire en Europe avec, dans la plupart des cas, une spécification des espèces autorisées : 43 genres et/ou espèces de macroalgues et 26 genres et/ou espèces de microalgues.

Cette nouvelle réglementation doit être prise comme une contrainte ou une opportunité ?

Je pense qu’il y a les deux aspects, comme souvent. On dira forcément que c’est une contrainte parce que cela limite le nombre d’espèces. Mais le nombre d’applications actualisé peut aussi être une forme de booster, ouvrant notamment de nouveaux marchés. Cela va donc permettre à des entreprises de se diversifier ou de créer de nouveaux produits qui n’existaient pas auparavant.

Mais elle permet aussi de clarifier certains aspects comme la commercialisation ou les contaminants à respecter. Il n’y a pas encore de réglementation spécifique pour les algues sur tous ces aspects (la réglementation existante concerne les denrées alimentaires de façon globale), ce qui a créé des zones de flou. Aussi, certains pays, comme la France, se sont positionnés pour faire des recommandations, en particulier sur les teneurs maximales en métaux lourds à ne pas dépasser. Mais la prochaine étape est l’harmonisation à l’échelle européenne et la mise en place d’une réglementation unique.

récolte algues ok

Quel a été le rôle du CEVA dans cette mise à jour ?

Notre objectif et notre rôle ont été d’analyser ce qui existait d’un point de vue réglementaire, d’en faire la synthèse et de la mettre à disposition des acteurs de la filière. Mais nous travaillons également à l’échelle européenne. Le CEVA participe au projet EU4Algae notamment sur le volet « Alimentation humaine » avec les différents acteurs européens pour actualiser et synthétiser les recommandations en vigueur dans les pays européens notamment les données sur les contaminants ou les teneurs en métaux lourds. Là, l’objectif était d’avoir une base que l’EFSA pouvait synthétiser et travailler. Un travail similaire a été réalisé sur les historiques de consommation, afin d’ouvrir la liste des algues autorisées à de nouvelles espèces.

analyse algues ok

Nous sommes également très actifs dans le travail de standardisation des algues initié par la commission européenne en 2017 Il a pour objectif de développer des normes volontaires de spécification, classification, terminologie et des méthodes d’analyse adaptées au secteur des algues et des produits immédiatement dérivés des algues ou utilisés dans les processus de production d’algues.

Et, que proposez-vous comme service aux entreprises face à cette nouvelle réglementation ?

Après avoir lu cette synthèse réglementaire, elles peuvent tout d’abord avoir des questions. Car il s’agit d’un document général qui n’aborde pas tous les points en détail. Il nous arrive donc de recevoir des questions plus précises auxquelles nous répondons.

algues alimentaires2

Nous pouvons également les assister sur des aspects liés aux contaminants et aux critères microbiologiques. Nous pouvons échanger avec elles quand elles rencontrent des problématiques sur les procédés à mettre en place pour réduire, par exemple, les teneurs en métaux lourds dans leurs algues. Nous pouvons les accompagner pour réfléchir à différents procédés à mettre en place, et les tester dans nos installations (laboratoire et pilote) afin de prouver leur efficacité.

Cette approche est valable aussi bien pour les professionnels de la filière algue que pour toute industrie agroalimentaire qui utilise l’algue comme composant ou ingrédient.

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